En ce moment même, l’État d’Israël commet un génocide en Palestine. En effet, depuis maintenant quatre semaines, l’armée israélienne bombarde sans relâche l’ensemble de la population de la bande de Gaza, faisant des milliers de mort·es et de blessé·es (le bilan prévisionnel fait état de plus de 10 818 mort·es et 40 000 blessé·es), dont une grande majorité de femmes et d’enfants. Des quartiers entiers ont été rasés, des écoles, des universités, des hôpitaux ont été détruits. Israël justifie ce massacre par l’attaque meurtrière du Hamas le 7 octobre 2023. Nous ne cautionnerons jamais aucun crime de guerre et serons toujours solidaires des victimes civiles et de leurs proches. Pour autant, le déferlement de violence qui a suivi n’a rien de justifiable : il s’agit de la manifestation d’un État colonial.
Ce génocide s’inscrit en effet dans un contexte d’occupation coloniale de la Palestine qui dure depuis 75 ans. Depuis toutes ces années, les palestien·nes sont déshumanisé·es par le gouvernement israélien qui les prive de leurs droits fondamentaux, les qualifiant ouvertement d’« animaux ». Leur existence en tant que peuple leur est refusée alors même que le droit international considère la politique d’Israël comme un régime d’apartheid. Avec l’appui des puissances impérialistes occidentales, l’État d’Israël ne cesse de maintenir un embargo illégal sur les palestinien·nes à Gaza ; en plus d’agressions quotidiennes et d’expropriations passées sous silence dans tous les territoires colonisés. Alors que le minimum vital en termes d’accès aux ressources n’était déjà pas maintenu par l’État d’Israël, les gazaoui·es sont sommé·es de quitter leur terre sous peine de mort. Pendant ce temps, le gouvernement israélien arme les colons de Cisjordanie. C’est dans ce contexte qu’un cessez-le-feu a été proposé à l’ONU et refusé par plusieurs de ces puissances occidentales dont la France.
Par ce refus, la France assume sa complicité avec un régime d’apartheid et un génocide en cours tout en criminalisant sur son territoire toute expression de soutien au peuple palestinien.
Juste après avoir parlé d’un arrêt de la colonisation devant les médias français, Emmanuel Macron propose de s’impliquer militairement aux côtés d’Israël au nom de la “lutte contre le terrorisme”. Cette instrumentalisation de la question antiterroriste en France ne fait finalement que masquer la proximité du pouvoir en place avec l’extrême-droite israélienne, le durcissement des politiques répressives envers les exilé·es déployées par Gérald Darmanin et la complicité des partis traditionnels comme le PS, EELV et le PCF. Pendant ce temps, la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, n’hésite d’ailleurs pas à rendre visite à l’armée israélienne et à faire l’apologie de crimes de guerre. Le gouvernement français cautionne en notre nom les massacres et le nettoyage ethnique en cours, réprime toute expression de soutien au peuple palestinien. Ces derniers jours, la Macronie et l’extrême droite nous martèlent que toute solidarité avec la cause palestinienne serait antisémite, et que l’antisémitisme serait le propre des populations musulmanes. Ce serait oublier l’histoire profondément antisémite de la France qui a persécuté les Juifs pendant des siècles et a activement collaboré avec le régime nazi. Ces confusions entretenues par le pouvoir ont pour résultat par exemple la marche parisienne annoncée ce 12 novembre supposée “contre l’antisémitisme” qui comptera le RN, fondé entre autres par d’anciens SS et miliciens du régime de Vichy. Rappelons également qu’en 2018, Emmanuel Macron jugeait “légitime” de rendre hommage à Philippe Pétain.
Comme à chaque montée de violence en Palestine, les discours et les actes antisémites se multiplient. Pour justifier leurs actions abjectes ; les agresseurs utilisent l’association fausse entre judaïsme et politique coloniale israélienne. Il est de notre responsabilité de refuser toutes les essentialisations, antisémites comme islamophobes. Ne nous y méprenons pas, il ne s’agit pas d’un conflit religieux ou d’un “choc des civilisations” comme aime à le répéter l’extrême-droite, mais d’une occupation coloniale et d’une politique d’épuration ethnique. Ce raccourci erroné entretenu par le pouvoir n’a pour effet que de mettre en danger la communauté juive qu’il clame vouloir protéger. De la même manière, la confusion systématique entre islam et attentats terroristes alimente encore et toujours une islamophobie permanente et un racisme d’État déjà ancrés de longue date. Un contexte idéal pour Gérald Darmanin, ancien de l’Action Française, qui tente de profiter de cette période dramatique pour proposer les pires amendements de sa loi immigration.
Face à ce constat, il est plus qu’urgent d’exprimer notre solidarité internationale envers tous les peuples qui luttent face à l’impérialisme et au colonialisme, de la Palestine au Nord-Est de la Syrie où le Rojava subit des frappes de l’État Turc. Faisons bloc pour mettre fin à l’offensive militaire et au blocus de Gaza. Stoppons l’occupation israélienne et le colonialisme. Soyons nombreux·ses à exprimer notre solidarité avec le peuple palestinien malgré la répression. Demandons la libération de tou·tes les prisonnier·es politiques Palestinien·nes.