Le vendredi 18 avril 2025, à moins d’un an des élections municipales, l’Offensive organisait une réunion publique au bar coopératif lillois Les Sarrazins afin de permettre aux structures du mouvement social lillois de présenter leurs positions, idées et points de programme qu’elles jugent centraux pour Lille et la MEL. De nombreuses organisations (Survie Nord, La France Insoumise, L’Offensive, NPA – L’Anticapitaliste, Utopia 56, l’Action Antifasciste NP2C, onestla.tech ainsi que des militant·es des Soulèvements de la Terre et de Extinction Rebellion) ont répondu à l’appel et se sont succédé devant un parterre enthousiaste d’environ 200 personnes.
Il est ressorti des interventions dont vous trouverez un résumé juste après qu’au vu de l’urgence sociale, écologique, et de la montée du fascisme dans notre région, il était plus que temps de riposter en bâtissant une large alliance de la gauche de rupture et de l’écologie radicale. Le communalisme et le municipalisme libertaire sont des solutions pragmatiques et efficaces pour poser les bases de cette alliance et permettre aux habitant·es de reprendre leur destin en main grâce à la démocratie directe.

Les Soulèvements de la Terre ne sont pas électoralistes mais soutiennent l’organisation d’une résistance ancrée à l’échelle municipale pour combattre le carbo-fascisme international. Afin de lutter méthodiquement contre le capitalisme et la mondialisation néo-libérale, ce réseau de villes à défendre devra soutenir l’éco-socialisme et être capable de s’autogérer par la démocratie municipale et le municipalisme libertaire. Il faudra également s’associer à des lieux coopératifs et des structures telles que des Maisons de l’écologie sociale pour se réapproprier les communs (les jardins de Tourcoing, le quartier de l’Alma gare) et affronter la métropolisation et la dévastation des territoires (lutte contre le canal Seine-Nord).
Survie Nord dénonce depuis 40 ans la renaissance perpétuelle de la françafrique avec différentes méthodes coloniales d’engagements sur le terrain. L’actualité brûlante du conflit israélo-palestinien rappelle de nombreux sujets dont Survie se préoccupe, en particulier le génocide des Tutsis au Rwanda. L’association rappelle que le racisme charpente la société et occupe désormais tout le paysage médiatique, notamment via l’empire Bolloré. Pour le combattre, il faut faire lutte commune, s’associer et se coordonner dans un engagement décolonial sincère. Un exemple local concret est la campagne « Faidherbe doit tomber » initiée à Lille en 2018. Dans cette dynamique, il faut revoir toutes les dénominations de rues, des artères, des lycées, des salles municipales faisant référence à l’esclavage et au fait colonial.

La France Insoumise se réjouit de l’engouement pour les municipales 2026 où devra être bâtie une gauche populaire offensive. Pour développer un programme capable de répondre aux urgences sociales et écologiques, il s’agira de faire l’union avec celles et ceux qui font la ville, avec les quartiers populaires, les associations, les syndicats et les forces qui veulent changer les choses. Si LFI pensent qu’il faut combattre la MEL, ils y participeront nécessairement avec des combats pouvant être portés de manière commune, parmi eux : la gratuité des transports et l’encadrement des loyers à l’heure de la privatisation de LMH ; la réquisition des logements vacants et la lutte contre les Airbnb ; l’opposition massive à Saint Sauveur et à la bétonisation de Lille.
L’Offensive promeut la mise en œuvre immédiate de l’Écologie Sociale, un modèle de société organisé par la base et capable d’opérer une rupture profonde avec le système qui détruit la planète. Il s’appuie sur des assemblées populaires de démocratie directe à l’échelle de la commune, la socialisation des moyens de production, le féminisme, l’antiracisme, le décolonialisme, et l’intransigeance face au fascisme et toutes les formes d’autoritarisme. La stratégie de l’Offensive consiste à mettre en place un « double pouvoir » : bâtir dès maintenant des institutions révolutionnaires autogérées (assemblées populaires, coopératives, médias alternatifs, locaux, squats et ZAD) afin de marginaliser celles de l’État capitaliste. Ce programme de rupture implique d’assumer l’illégalité. Gagner la mairie nous permettrait de créer un rapport de force local et d’engager une série de transformations immédiates : soutenir et développer les initiatives militantes ; lutter contre la précarité en imposant la gratuité des transports en commun ; encadrer les loyers et lutter contre les expulsions, les coupures d’eau et d’électricité ; la Sécurité Sociale de l’Alimentation ; municipaliser l’eau, l’électricité, le réseau internet et les autres services essentiels, en créant des régies publiques ; institutionnaliser des forces d’autodéfense populaire. L’Offensive appelle toutes les personnes, assos, partis et syndicats qui se reconnaissent dans le projet que nous proposons à nous rejoindre pour monter une liste municipaliste libertaire à Lille. Passons à l’Offensive !
Le NPA – l’Anticapitaliste souligne que l’unité est nécessaire pour résister à la destruction de nos acquis sociaux, de notre environnement et de nos libertés publiques à l’heure où la bourgeoisie fait le choix de la radicalisation et de l’alliance avec les forces réactionnaires. L’union dans les élections municipales sera également une occasion d’élargir notre audience. Les points programmatiques proposés sont d’abord d’ordre démocratique : assemblée générale décisionnaire dans chaque quartier et révocabilité des mandats électoraux ; référendum d’initiative communales et limitation à deux mandats successifs ; solidarité avec les victimes des violences policières. Un deuxième volet concerne la question sociale : la création massive de logements sociaux de grande taille et l’encadrement des loyers ; soutien des luttes, des salariés, des entreprises et des squats ; réquisition des logements vacants et mise en régie de l’ensemble des services communaux ; création massive de places en crèches et en EHPAD. Ensuite vient la question écologique : les 50 premier m² cube d’eau gratuits, sauvegarder le poumon vert qu’est Saint-Sauveur, l’intervention contre le canal Seine Nord. Pour finir, un programme de lutte contre les oppressions : soutien aux associations qui luttent contre les violences faites aux femmes, la question décoloniale et anti-raciste ; soutien à la lutte du peuple palestinien et le combat contre l’homophobie. Les élections municipales sont un mouvement de mobilisation à la base susceptible de construire une société débarrassée de l’exploitation capitaliste et de l’ensemble des oppressions. Nous avons la conscience de nos intérêts de classes pour passer à l’offensive.

Utopia 56 est un mouvement citoyen qui intervient quand les MNA (mineurs non accompagnés) ne sont pas reconnus mineurs. Lorsque ces jeunes font un recours au tribunal pour enfants et sont laissés à la rue pendant la procédure, l’association accompagne sur la scolarité, la nourriture et l’hébergement. Dans le contexte municipal, Utopia 56 souhaite que les maires, les villes et les alliances intercommunales fassent usage de leur pouvoir de réquisition et s’opposent aux institutions défaillantes que sont les préfectures. Elle souhaite développer des exemples, tels que Tours et Lyon, où les MNA sont hébergés dans des hôtels par la mairie le temps de la procédure juridique. Par ailleurs, les communes doivent dialoguer avec les premier·es concerné·es et les associations de terrain en acceptant les demandes de rdv et en les intégrant dans les politiques publiques et les instances décisionnelles.
L’Action Antifasciste NP2C a toujours été impliquée dans une large palette de sujets politiques. Malgré des années de mobilisation contre l’extrême droite, celle-ci est aux portes du pouvoir au niveau national et est en mesure de conquérir des communes de la MEL en 2026. Les actions de rue ne suffisent plus. Pour cette raison, plusieurs membres de l’AFA NP2C font partie de l’Offensive depuis sa création – le municipalisme libertaire qu’elle propose nous semble la meilleure synthèse et la stratégie la plus à même de proposer une vraie alternative au projet réactionnaire de l’extrême droite et au capitalisme : un projet révolutionnaire, antisystème, égalitaire, autogestionnaire, antiraciste et féministe. Il faut combattre sur tous les fronts. On ne peut plus faire l’économie des victoires politiques là où c’est possible. Notre camp a besoin de bases arrières solides qui pourront servir à une reconquête antifasciste. Ces villes permettront de montrer aux habitants d’autres communes la supériorité de notre modèle de société. Il n’y a pas d’alternative, passons à l’action offensive.











