Comme chaque année, la journée internationale de lutte contre les violences de genre est l’occasion de constater que la situation ne s’améliore pas : en France, on en est au 145ème féminicide de l’année. Sans compter les tentatives de féminicides, les viols, les incestes et les violences psychologiques qui font partie de l’ensemble des violences patriarcales.
C’est la suite logique de la baisse des subventions aux planning familiaux, aux associations de soutien, aux victimes de violences sexistes et sexuelles, et plus largement des attaques contre le monde associatif : Moins de formation, moins d’accueil, moins d’accompagnement, moins d’écoute, mais plus de précarité et de dépendance économique aux conjoints conduisent forcément à ces violences.
Ces violences structurelles continuent, mais ça n’empêche pas les gouvernements qui se succèdent de mener des politiques austéritaires, islamophobes, racistes, et LGBTIphobes tout en s’affirmant féministes, peu importe l’impact sur les personnes visées. De l’extrême droite à la gauche molle et libérale en passant par les derniers macronistes, l’instrumentalisation de discours féministes pour donner un vernis progressiste à leurs nuisances se répand.
Pour prendre un exemple local, la mairie PS de Lille, qui aime à s’afficher comme attachée aux luttes féministes, a laissé se dérouler sans aucune opposition en plein centre de Lille une marche anti-IVG à l’initiative de groupes d’extrême droite royalistes et d’intégristes catholiques. Par contre, la mairie a bien eu le temps de sortir une campagne d’affichage tape-à-l’œil à l’occasion de ce 25 novembre : le mot “Monstre” placardé sur des photos représentant des auteurs de VSS, perpétuant le stéréotype déresponsabilisant de l’agresseur inconnu venu d’ailleurs alors que dans la plupart des cas, il fait partie de l’entourage de sa victime.
Les discours fémonationalistes ont pris de l’ampleur ces dernières années, en même temps que l’intensification du génocide des Palestinien·nes : on pense entre autres à Aurore Bergé, ministre chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes en février 2024, qui menaçait de couper les financements des associations féministes refusant de relayer la propagande israélienne.
Alors que les violences sexistes et sexuelles font intégralement partie des méthodes de toute puissance coloniale sur les populations qu’elle domine, il était essentiel pour de nombreux mouvements féministes de s’affirmer comme soutiens aux luttes internationalistes et anti impérialistes.
Comme on a pu le voir avec la tenue du salon Milipol, cette semaine à Paris, les vendeurs d’armes français ont tout intérêt à ce que continuent les conflits armés et les répressions violentes, en particulier dans les pays du Sud. Les militant·es de la coalition Guerre à la Guerre ont repéré des armes et composants français utilisés dans le cadre de génocides, de crimes de guerre et de répression violente en Palestine, au Soudan, au Yémen, au Togo… Le tout avant de revenir mater le mouvement social au sein même des puissances occidentales.
Pour accompagner cette course à l’armement, un discours belliqueux s’installe ainsi que l’appel au “réarmement démographique”. Autrement dit, Macron se rêve en chef de guerre et compte sur le corps des femmes pour pondre de la chair à canon. C’est ce qu’affirmait très clairement le chef d’état major des armées Fabien Mandon devant le congrès des maires ce 18 novembre en parlant “d’accepter de perdre nos enfants”.
Puisque les femmes et les minorités de genres font partie des premières cibles de la fascisation du monde provoquée par le système capitaliste, il est urgent de s’organiser afin réussir à proposer un projet de société vraiment féministe, antiraciste, émancipateur pour tout le monde.
Nous n’avons plus d’autre choix que de déborder ensemble l’État et les institutions capitalistes par toutes les méthodes possibles : mouvement social, ouverture de lieux, d’assemblées populaires, listes municipalistes libertaires… En plus de nous mobiliser massivement ce week-end dans les rues contre les violences de genre, soyons créatif·ves, passons à l’offensive !









