Communiqué unitaire de l’OST Lille, SQUAL, Solidaires 59, CNT, FSE Lille, l’Offensive, le NPA, le NPA jeunesses anticapitalistes, l’UCL, le C2LF, YouthForClimate
De nombreux-se villeneuvoix-se ont eu la surprise de découvrir dans leurs boîtes aux lettres un tract de SOS éducation. Cette association d’extrême droite s’alarme d’une circulaire de 2021 qui vise à mieux « écouter, accompagner et protéger les élèves trans » et à lutter contre le harcèlement à leur encontre. Pour une asso qui souhaite la protection des enfants, ça commence mal.
Très vite, le tract part sur une attaque complète du parcours de transition médicalisée, auquel peuvent avoir recours les mineurs trans. Le tout, sur fond de discours réactionnaires agrémentés d’un tas d’éléments de langages tout droit sortis des discours fascistes. Nous ne sommes pas étonné-es de retrouver l’expression « scandale sanitaire » pour qualifier les transitions. Elle a été popularisée par la psychanalyste Caroline Eliacheff, connue à Lille pour être partie la queue entre les jambes l’an passé, sans avoir pu donner sa conférence, et malgré l’accueil à bras ouvert de la mairie et de Cité Philo.
Ce tract dépeint nos réalités matérielles comme résultant d’une idéologie politique de notre propre fait ou d’une épidémie. Nos transitions présenteraient des « risques ». Mais les principaux risques auxquels nous devons faire face quotidiennement sont la transphobie de l’ensemble des structures étatiques, administratives, scolaires etc., des violences qu’occasionnent les discours tels que ceux de SOS éducation (SOS Homophobie recense une augmentation continue d’actes transphobes) et les pénuries d’hormones parce que les industries pharmaceutiques se moquent de notre sort.
Ce tract n’est pas un acte isolé. Il prend part dans une campagne de haine anti-trans, qui s’intensifie chaque année, menée par le camp réactionnaire. Ces actes s’enchaînent : des tracts de désinformation médicale dans les salles d’attente en Charente, une polémique après qu’une femme trans se soit rendue chez un gynéco, des exclusions dans des compétitions sportives et d’échec. Cette campagne a des conséquences bien concrètes : exclure les trans de toute la société, de l’éducation, de la santé, du travail, décourager les trans à transitionner, à vivre en société, propager les thérapies de conversion. Et, au final, comme c’est déjà le cas aux États-Unis : interdire toutes les transitions.
Cette campagne vise les trans en premier lieu, mais c’est toutes les femmes, tous les LGBTI qui sont visés. Ainsi, ce tract s’inquiète des transitions masculinisantes, car elles altéreraient la sexualité « normale » et les capacités de reproduction des « jeunes filles » (comprenez jeunes hommes trans). Une vision réductrice du corps qui en fait un bel appareil à pondre des enfants. Elle fait du corps de chacun la propriété de l’État patriarcal. C’est un discours fasciste qui dépossède les hommes et les femmes de leurs corps et banalise la culture du viol.
Alors, c’est une réponse unitaire qui doit être portée en soutien aux personnes trans. Face à la mobilisation antitrans, place à la mobilisation trans. Partout, soyons présent-es lors des commémorations du 20 novembre, jour du souvenir trans.
Nous dénonçons fermement ces tentatives de SOS éducation de nuire aux élèves trans. La défense des enfants est un leurre dont ils se servaient déjà, lors du mariage pour tous. C’est de tous les trans dont ils souhaitent la fin.
Nous réaffirmons également que chacune de ces tentatives rencontreront un antagonisme sans faille de notre part.