10 Septembre ? Auto-organisation !

Il y a un an, nous évitions le pire : grâce à une mobilisation dans les urnes et dans la rue, nous avons empêché l’arrivée au pouvoir des fascistes du RN suite à la dissolution de l’Assemblée Nationale. Cette mobilisation a été largement portée par des personnes qui n’ont pas pour habitude de se mobiliser mais qui sont surtout électoralement négligées . Nous ne sommes pas dupes et nous ne l’étions déjà pas à l’époque : même si cet effort collectif a permis d’éviter le pire, la voie des urnes, lorsqu’elle n’est pas suivie d’une forte mobilisation populaire, ne suffit pas à ébranler le capitalisme ni à juguler les crises écologiques. Malgré la victoire du Nouveau Front Populaire, les bourgeois ont quand même imposé de force un gouvernement de droite-extrême. Toute cette année durant, ce gouvernement a adopté une multitude de mesures anti-sociales, dévastatrices pour notre environnement, racistes et répressives. 

Ces dernières semaines, après le passage en force de la loi écocidaire dite « Duplomb » visant entre autres à réintégrer des pesticides toxiques dans l’agriculture, nous avons assisté à l’annonce du plan économique de Bayrou se traduisant par une politique d’austérité profonde.

En réponse à ces attaques, des initiatives se créent et laissent présager un grand mouvement de contestations sociales à la rentrée.

D’abord la pétition contre l’adoption de la loi Duplomb a atteint un record historique, plus de 2 millions de signatures sur le site de l’Assemblée Nationale, et elle continue de faire parler d’elle ! Néanmoins, il est difficile d’espérer quoi que ce soit du gouvernement. Celui-ci, main dans la main avec la FNSEA, magouillera jusqu’au bout pour ne pas tenir compte de la mobilisation citoyenne autour de la souveraineté alimentaire et de la santé publique au profit des intérêts de l’agrobusiness. Le gouvernement nous a habitué à ignorer ces initiatives citoyennes, il est donc difficile de croire que cette pétition va être prise en compte. Celle contre la réforme du droit du travail en 2016 (dite loi El Khomri) avait dépassé les 1,3 million de signatures sur le site de l’Assemblée, sans que le pouvoir n’en tienne compte. En 2019 encore, toutes les propositions issues de la Convention Citoyenne pour le climat ont été balayées d’un revers de la main par Macron. Ce fut plus largement le cas pour toutes les mobilisations et initiatives sociales et écologistes de ces dernières années. 

Le plan Bayrou, c’est 40 millions d’euros de budget en moins pour les aides sociales et les dépenses publiques, des attaques contre l’accès aux soins, contre les droits des chômeur·euses, des retraité·es, des étudiant·es et des salarié·es. Toutes ces mesures budgétaires ont été adoptées dans le but de nous « responsabiliser sur la situation économique du pays » sans prendre un seul centime aux plus riches ! Pourtant, les derniers chiffres de l’INSEE nous indiquent que le taux d’inégalité entre les plus riches et les plus pauvres n’a jamais été aussi haut depuis un demi-siècle. Nul doute, c’est une énième offensive ultra-libérale contre les plus précaires. Suite à cette annonce, un compte appelant à « une grève générale totale » le 10 septembre prochain est apparu sur les réseaux sociaux

Ces divers initiatives témoignent d’une chose : nous n’avons pas besoin des forces politiques « progressistes » de la gauche et de l’écologie molles pour nous mobiliser et faire porter nos voix. Ces structures hors-sol sont à la ramasse. Elles sont éloignées de la réalité de notre société et de nos attentes écologiques et sociales.

Le relais massif de l’appel à la mobilisation le 10 septembre –  hors partis et hors syndicats – fait déjà trembler les éditorialistes de tous bords. Ces chiens de garde de la bourgeoisie sont terrifiés à l’idée d’un nouveau mouvement similaire aux Gilets Jaunes. Ils tentent – en vain – de le stigmatiser en essayant de lui donner d’emblée une couleur politique, alors alors même qu’il incarne un mouvement pluriel fondé sur une quête manifeste de justice sociale. Ces éditorialistes, fidèles à eux même, ne se mêlent pas aux tambouilles des « petites gens » et restent hostiles à toutes les initiatives qui sortent du cadre de la politique institutionnelle. 

S’il y a bien une leçon à retenir des Gilets Jaunes, c’est que pendant que la plupart des organisations de la gauche institutionnelle et les syndicats étaient sceptiques à l’idée de rejoindre le mouvement, les groupes autonomes et antifascistes viraient l’extrême droite des cortèges dès les premières mobilisations du mouvement. 7 ans plus tard, médias et politiques nous jouent la même musique sur fond de scepticisme idéologique. Ce sont les mêmes qui bégayaient quand il s’agissait de nommer le génocide en cours à Gaza mené par le gouvernement d’extrême droite israélien.

Quant aux syndicats, la direction de la CGT annonce dans l’Humanité qu’un mouvement social ne peut pas se faire sans elle. Quelle audace… Est-il bien nécessaire de rappeler aux bureaucraties syndicales leurs innombrables échecs et trahisons, par exemple lors des dernières mobilisations contre la réforme des retraites ?

Nous avons conscience que l’extrême droite tente de s’accaparer cette colère légitime et de récupérer cet appel. C’est pourquoi il est d’autant plus nécessaire de rappeler qu’ils ne sont en aucun cas force de mobilisation. C’est une occasion idéale pour faire craquer le vernis « social » des fascistes. La lutte contre l’extrême droite, tout comme les mouvements sociaux, se sont  toujours construits par la base, dans la rue et étape par étape. Dans ce cas, la première sera de convaincre ou – si ce n’est pas possible – de dégager, tous les « Nicolas » de nos mobilisations. 

Parce que nous nous opposons à toutes formes de dogmatismes, et parce que ce sont nos vies qui sont en jeu, nous serons présents dans la rue et aux blocages pour soutenir les mouvements de contestations sociales contre le capital, qu’importe la forme qu’ils prendront. Nous pourrons y mettre à profit nos outils démocratiques afin d’empêcher les forces réactionnaires de récupérer nos luttes. 

Et d’y construire un nouveau modèle de société, fait par la base, pour la base à travers la démocratie direct.

10 septembre ou pas, toutes et tous dans la rue à la rentrée !

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