On attendait ça depuis plusieurs mois et cette journée du 10 septembre a été chargée. Déjà le matin, plus de 250 blocages déterminés ont été organisés partout en France dont certains qui ont tenu plusieurs heures. Les routes, les trains, des hypermarchés, des sites industriels d’envergure… Les lycéens et les étudiants ont également répondu au rendez-vous, courageux malgré la répression. Ensuite, plus de 250 000 personnes en cortège massif l’après-midi dans de très nombreuses villes en France, y compris là où ou ne s’y attendait pas. Des chiffres comparables au début du mouvement des Gilets Jaunes, qui méritent d’être salués.
En face, deux réactions. D’abord celle de la police bien sûr, sur armée et galvanisée, toujours plus violente et agressive. Retailleau a demandé la mobilisation de 80 000 flics et un dispositif de répression complètement démesuré. Au-delà de leur nombre, les flics ont comme d’habitude multiplié les bavures et exactions, chargeant et gazant sans sommation et tabassant des mineurs devant les lycées et les facs. Ils sont allés jusqu’à incendier un immeuble à Paris sur un jet de grenade incandescente, le comble… Le message était en tous cas très clair, tuer le mouvement dans l’œuf en l’écrasant le plus fort et le plus vite possible et ce dès les premières minutes de blocage le matin.
Cette violence physique s’accompagne d’un déni flagrant de ce que représente ce mouvement de colère, de ses revendications et de sa légitimité. Tout l’été, tout le spectre des médias bourgeois, des plus réactionnaires aux plus sociaux-démocrates, ont dénigré le mouvement, le caricaturant comme un mouvement uniquement constitué de militants de ce qu’ils appellent “l’ultra-gauche” aux revendications soi-disant “floues” voire illégitimes. Tout a été fait pour qu’aux yeux de l’opinion publique, les personnes participant à ce mouvement ne soient vues que comme formant une masse hystérique sans aucune direction ni revendication claire. Les images de cette journée vont maintenant évidemment tourner en boucle sur les chaînes d’information en continu des milliardaires, caricaturées et déformées au possible, mettant une nouvelle pièce dans la machine qui nous amène toujours plus vite vers l’arrivée au pouvoir des fascistes.
Tout ceci n’est évidemment que de la poudre aux yeux, masquant l’agenda politique imaginé pour la rentrée par le restant des fonds de tiroir macronistes et LR s’accrochant encore au pouvoir pour préparer la fin de mandat catastrophique d’un régime à bout de souffle.
Au-delà du bilan de cette journée, il faut reconnaître que toute l’agitation autour de cette rentrée sociale mérite d’être évaluée avec lucidité : nous avons été nombreux.ses et déterminés.es toute la journée mais il a été difficile de dépasser un certain entre-soi militant habituel… Pourtant la date du 10/09 avait été annoncée des mois à l’avance, fondée sur un souvenir erroné et idéalisé des Gilets Jaunes. Ceci démontre que nous avons grandement besoin de renouveler nos propositions d’actions et de mobilisation et surtout d’assumer pleinement nos objectifs de façon structurée au-delà des politiques institutionnelles et des syndicats qui ont fini par faire rentrer dans le rang cette journée de mobilisation.
A l’Offensive, nous avons activement participé à cette première journée. Et oui, nous serons également présent.es ce jeudi 18 septembre aux côtés des forces syndicales pour continuer à nous investir pleinement dans ce mouvement en mettant à sa disposition nos forces pour y construire un mouvement de grève généralisé. Mais nous savons d’ores et déjà qu’il est plus qu’urgent d’imposer notre calendrier et nos dates de mobilisations et ainsi, faire croître les diverses tentatives de blocages du 10/09 qui ont galvanisé les forces vives du mouvement social traditionnel..
Voir se réunir des milliers de personnes en assemblée partout en France, s’auto-organiser et se coordonner pour créer un mouvement de cette ampleur est une preuve que le projet communaliste est possible et enviable, maintenant et tout de suite. Alors le 18, le 19, le 20, en septembre, en octobre et après, rejoignez-nous et organisons-nous, Il n’y a pas d’alternative ! Passons à l’Offensive !
