La police tue.
Hier matin, à Nanterre, la police a froidement abattu à bout portant Nahel, 17 ans.
La vidéo de la scène est glaçante : lors d’un contrôle routier, les policiers mettent en joue le jeune homme puis l’abattent alors qu’il ne représente aucun danger pour eux.
Nous ne sommes pas dupes, en l’absence de cette vidéo, l’affaire aurait été traitée comme toutes les autres : invocation de la légitime défense par la police, dénigrement de la victime et enquête bâclée.
Cette affaire nous rappelle tristement Amine, tué au volant de sa voiture par la BAC de Tourcoing en août 2022 ou encore Selom et Matisse, deux adolescents lillois fauchés par un train en 2017 alors qu’ils étaient pourchassés par la police.
La police est en roue libre et l’État, toujours plus autoritaire, lui assure l’impunité totale.
Les quartiers populaires constituent depuis toujours le terrain d’expérimentation des violences policières où contrôles au faciès et crimes racistes sont monnaie courante.
La police est raciste, mutile et tue : gilets jaunes mutilé·es ; tentes des migrant·es déchiquetées au cutter à Calais ; répression inouïe des militant·es écologistes à Sainte-Soline et ailleurs ; assassinats d’Adama Traore, de Rémi Fraisse et de tant d’autres…
Toutes les violences de la police sont tolérées, car celle-ci sert les intérêts des puissants.
La police, depuis sa création, n’a jamais eu comme objectif de protéger la société, “la veuve et l’orphelin”, mais de protéger les intérêts de l’Etat capitaliste, patriarcal, raciste et de ceux qui possèdent les moyens de production.
Nous ne pourrons pas réformer la police, nous devrons l’abolir.
Pour cela, il est indispensable de proposer un nouveau modèle de société basé sur l’écologie sociale et le municipalisme libertaire. La première étape est de démocratiser la société, pour ensuite être en mesure d’assurer la défense du peuple par le peuple sous contrôle du peuple.
Les expériences communalistes du Rojava en Syrie et des Chiapas au Mexique nous montrent qu’une autre voie est possible. Pourtant soumis à de grandes tensions géopolitiques externes et des conflits internes, les camarades ont su s’organiser en assemblées populaires et pratiquer la démocratie directe. Au Rojava, la police a été remplacée par des forces de sécurité populaires : les forces Assayish et les forces de défense civile qui travaillent ensemble pour assurer la sécurité de la communauté.
Dans les années à venir, les crises sociales et écologiques vont se multiplier. Les tensions seront telles que l’Etat ne tiendra que par la violence de son institution policière. La répression inouïe à l’encontre des militant·es écologistes et les expérimentations d’armes de guerre dans les quartiers populaires nous montre que cela a déjà commencé. La tenue des JO à Paris en 2024 permettra à l’Etat de doter sa police de toujours plus de pouvoir, d’armes et de joujous technologiques dystopiques (reconnaissance faciale, drones, etc) .
Nous ne pouvons plus tolérer que la police s’en prenne à toutes celles et ceux qui ne sont pas blancs, qui sont pauvres ou qui s’opposent à la terreur sociale et écologique que nous impose l’État.
Nous ne pouvons plus tolérer que la police assassine des adolescents dans les quartiers populaires. Nous ne pouvons plus tolérer que la police réprime les travailleuses et les travailleurs comme elle l’a fait pendant la lutte contre la réforme des retraites ainsi qu’à Verbaudet. Nous ne pouvons plus tolérer que la police harcèle les personnes LGBT+ comme elle l’a fait fin mars dans l’Est parisien.
Pour faire face à la puissance de l’État, des capitalistes et de leur police : il faut nous organiser. Il faut se doter de structures à même de faire front, d’outils permettant d’assurer notre sécurité politique, juridique et physique. Il faut créer un front large d’organisations qui se donnent les moyens de vraiment faire changer les choses, dans tous les pans de la société où c’est possible de le faire.
Par tous les moyens nécessaires, il faut libérer des territoires pour y vivre de manière vraiment démocratique et égalitaire. La police tue pour défendre les privilèges de quelques-uns, et plus les crises s’aggraveront plus elle tuera.
Face au racisme d’État, au délire sécuritaire comme au réchauffement planétaire, il n’y a pas d’alternative, passons à l’Offensive (avant qu’il ne soit trop tard) !