Pour des listes municipalistes libertaires partout en France

Nous, organisations communalistes, écologistes, féministes, antiracistes et de la gauche radicale, appelons à créer ou à rejoindre des listes municipalistes pour les élections municipales de 2026.

Nous assistons à une montée des idées fascistes dans la sphère politico-médiatique et à une crise écologique et sociale sans précédent. Face à cela, nous refusons le choix entre le mépris de la classe dirigeante et les trahisons de la « gauche de gouvernement ». Nous refusons également d’être cantonné·es à une position de résistance passive sans proposer d’alternative.

Il est donc urgent de dessiner un horizon émancipateur, de forger un projet de société ambitieux à même de garder notre planète habitable, de faire disparaître les inégalités, et de permettre au peuple de décider pour lui-même et par lui-même.
Concrètement, cela signifie que nous devons nous organiser dans toutes les villes et dans tous les villages pour bâtir un large front unitaire partageant un programme de changement radical autour des axes suivants :

Démocratie directe

Mise en place d’assemblées populaires ouvertes à toutes et tous les habitant·es au sein de chaque commune, quartier, village et hameau, où les décisions sont prises, sans délégation de pouvoir, sur le principe « 1 personne = 1 voix ».

Confédération

Les communes seront coordonnées dans un système confédéral parallèle au système étatique où chaque échelon (local, régional, national, continental…) enverra au niveau supérieur des mandaté·es impératifs et révocables qui porteront la voix du collectif.

Écologie sociale

Les ressources de la planète étant limitées, les moyens de production devront être gérés démocratiquement. Les habitant·es décideront directement et selon leurs besoins réels, dans le respect des contraintes imposées par les lois de la physique et de la cohabitation avec les autres animaux et végétaux, de comment répartir ces ressources pour qu’elles soient utiles au plus grand nombre. Cela devra aller de pair avec une réduction de la production et une amélioration drastique de sa qualité.

Réappropriation des communs

Dans le domaine de l’urbanisme (espaces verts, logements, transports) ou de l’énergie (eau), l’échelon municipal peut offrir des îlots de résistances à la prédation capitaliste qui s’en prend sans relâche aux biens communs.

Répartition équitable des richesses et du temps de travail

Travailler toujours plus pour produire plus et donc polluer plus n’est pas tenable et nous entraîne droit vers le cataclysme. Le temps de travail devra être réduit, et les richesses équitablement réparties. L’accumulation maladive encouragée par le capitalisme devra être interdite, et les revenus de celles et ceux qui font les tâches les plus dures ou les plus utiles ne pourront excéder 10 fois plus que ceux des autres habitant·es.

Féminisme, antiracisme et décolonisation

Les discriminations liées au genre, à l’origine ou encore à la religion devront être abolies. Pour ce faire, il est premièrement crucial de redonner le pouvoir à toute la diversité de la population représentée. Tous les mandats devront ainsi être occupés par au minimum 50% de femmes et prendre en compte la diversité de la population représentée. Dans le même temps, une vraie stratégie de lutte contre les discriminations devra être déployée à commencer par l’échelle locale avec de la prévention, de la sensibilisation et des possibilités d’intervention directe en cas d’agissements racistes ou sexistes.

Ce modèle de société théorisé par le philosophe Murray Bookchin peut paraître utopiste mais plusieurs exemples montrent le contraire. Il fonctionne déjà depuis plus de 10 ans au Rojava (nord de la Syrie), depuis sa libération de Daesh par les forces kurdes et leurs alliés progressistes ; et depuis 1994 sous une forme différente au Chiapas au Mexique. Plus loin de nous, il a également déjà fonctionné en France, lors de la Commune de Paris.

Ce texte est une feuille de route et un constat partagé mais chaque situation locale est différente : en terme de taille, de situation géographique, de contexte historique et social, de situation administrative (grandes métropoles, ruralité, intercommunalité etc…). Ainsi, les choix politiques, techniques mais aussi stratégiques devront être adaptés pour être au plus près des besoins des habitant·es et ne pas être un modèle rigide appliqué depuis le haut.

Nous appelons donc, partout où c’est possible et sans plus attendre, à créer des listes municipalistes libertaires ou à rejoindre des alliances permettant de mettre en place les prémices du communalisme et de l’écologie sociale.

Premiers signataires : l’Offensive, PEPS, Sainté Populaire (Saint-Étienne), collectif Nosostros (Marseille), Haubourdin Alternative Citoyenne (Hautbourdin), Action Antifasciste NP2C (Nord Pas-de-Calais)

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