L’Offensive fait sa braderie de Lille, retour sur notre meeting unitaire.

L’Offensive, le NPA et l’Anticapitaliste et l’Action Antifasciste NP2C ont décidé de s’unir afin de mettre en œuvre une politique écologiste ambitieuse, orientée à défendre les intérêts des classes populaires, des plus exploité·es et opprimé·es, d’assumer une rupture claire avec le capitalisme et de promouvoir la démocratie directe. Retrouvez notre intervention lors du meeting avec Philippe Poutou puis de la table ronde unitaire sur le 10 septembre et les municipales 2026.

En plus d’un contexte politique déprimant, la période que nous vivons est encore et toujours traversée par une urgence absolument vitale, celle de juguler la crise écologique. L’été que nous venons de vivre est classé troisième été le plus chaud depuis 1900 avec les étés 2003 et 2022. Beau score, non ? Les canicules de 2022 et de cette année ont le point commun d’avoir démarré au mois de Juin, c’est-à-dire avant que le printemps ne soit terminé. En dépassant d’un degré et demi les températures normalement attendues, c’est un véritable signal d’alarme des risques climatiques que nous encourrons tous et toutes. Les canicules sont plus fréquentes, plus intenses et plus longues, elles sont la conséquence directement observable du réchauffement climatique.

Concrètement, les calottes glacières fondent, nos forêts dépérissent et brûlent, les bourgeons sortis plus tôt meurent pendant les gelées, le nombre d’espèces végétales et animales diminue drastiquement. Les taux d’oxygène sont réduits dans une eau de plus en plus chaude, les algues toxiques y prolifèrent, les rivières s’assèchent ; coraux, poissons, écrevisses et moules disparaissent.
Je répète, bradeuses et bradeux, les moules disparaissent !

En ce qui concerne les espèces polinisatrices : chez les abeilles, les reines et les ouvrières meurent durant les pics de chaleur, et la chaleur elle-même diminue leur capacité à butiner quand elles ont quelque chose à collecter, nectar souvent contaminé par les pesticides déversés plusieurs fois par an dans nos champs.

La sécheresse que nous vivons détruit les prairies, mais aussi les tourbières qui sont de véritables éponges garantissant un environnement humide stable pour notre écosystème, et qui proliféraient auparavant dans notre région. En étant gorgées d’eau, elles constituent un habitat unique pour des espèces de plantes, d’insectes, de batraciens et de reptiles qui ne vivent que là. Faute d’habitat et de ressources, ces espèces meurent. Malheureusement, elles ne savent pas toutes migrer à l’instar de la spatule qui prolifère en baie de somme, dont la population a été multipliée par 10 en 15 ans. A aucun moment ces migrations ne résolvent les conséquences de l’anthropocène.

Je profite d’avoir parlé des oiseaux migrateurs en baie de somme pour vous parler d’une autre espèce, une espèce que nous plaçons également dans notre cible pendant ce meeting en réponse à leurs agissements récents. Je veux vous parler des phallocrates-misogynes que sont les chasseurs qui sévissent là-bas pendant leur temps libre, quand ils ne se travestissent pas en guides touristiques afin de se rémunérer. Non contents d’exercer leur loisir macabre qu’il vont élever au rang d’art ou de sport familial à la portée de tous les magasins Décathlon (qui sont la propriété de la famille Mulliez, soit dit en passant), ils sont venus cet été insulter, menacer et agresser le naturaliste Pierre Rigaux et la photographe Gwendoline Seguy sur le domaine public maritime du Crotoy. Nous dénonçons ces violences et leur caractère sexiste, véritable harcèlement sexuel à l’encontre de Gwendoline, et nous leur apportons à tous les deux notre solidarité.
Revenons aux chasseurs. Dans un contexte sociétal patriarcal et fascisant, ces tocards, militants du Rassemblement National, imbus de leur toute puissance, sont une caricature arriérée de violence gratuite, déployée dans la plus grande complaisance du gouvernement leur ayant accordé depuis 2019 une ristourne sur les frais d’obtention du permis de chasse. Et pourquoi pas la gratuité tant qu’on y est ! Ils prennent la biodiversité comme une source de capitaux financiers, la glorifiant un jour pour l’abattre le lendemain, en prétendant que leur soi disant sport soit éthique.

En parlant d’éthique. Ici à Lille et dans la métropole, on a un sujet sur les pigeons. On les a élevé pour les manger avant qu’ils ne soient adultes, mais aussi pour faire de la photographie aérienne, pour leurs fientes comme des engrais avant l’apparition des engrais chimiques, pour de la recherche scientifique et comme moyen de communication civile depuis l’antiquité jusqu’aux deux guerres mondiales. Maintenant qu’ils sont en surnombre dans nos villes et que nous ne les exploitons plus, et alors qu’on pourrait multiplier les pigeonniers contraceptifs, les municipalités payent avec notre argent des sociétés prestataires pour les piéger et pour les gazer. Beau résultat de la part de la délégation au bien-être animal créé en 2020 par les socialistes. On imagine que cette délégation leur a été inspirée par Martine Aubry elle-même, soutien indéfectible du porc qu’est Dominique Strauss-Kahn.

En parlant d’exploiter le vivant, rappelons que l’industrie agroalimentaire est sur un top niveau écocidaire depuis les années 50. Le profit généré par les industriels se passe du coût réel du mode de production. En effet, dans le coût réel d’une production industrielle agroalimentaire, il y a plusieurs factures à payer qu’ils adressent à notre charge. Ils ne payent ni la dépollution des nappes phréatiques contaminées par les nitrates et les pesticides, ni le traitement des maladies telles que les cancers, le diabète et les maladies cardiovasculaires qui sont les conséquences directes de la surconsommation des produits ultra-transformés.
Que les industriels passent à la caisse, et qu’on aille dare-dare socialiser la production !
Nous ne voulons plus de ces produits qui nous empoisonnent et que les Mulliez eux-mêmes ne mangent pas! Nous voulons reprendre la main sur les conditions de production de ce que nous consommons, et toutes les prises de décisions qui vont avec.

Dans la même famille de dingueries, la construction, ici dans notre région, du Canal Seine Nord Europe est une aberration totale que nous dénonçons. Ce projet viendrait relier les bassins Parisiens avec les grands ports d’Europe comme Anvers et Rotterdam pour y faire passer des méga-péniches de 110 mètres de longs sur 10 mètres 50 de large acheminant des millions de tonnes de céréales sous pesticides et des produits de qualité pitoyable achetés depuis Amazon. 100 milliards d’euros minimum, c’est le coût prévisionnel de construction de ce canal, financé évidemment par des fonds publics, donc via nos impôts et nos amendes. Et même s’ils transportaient autre choses que des merdes, la rentabilité financière de ce projet n’est même pas garantie, comme l’a été la construction du canal Rhin-Main-Danube qui peine à atteindre 1 quart de son objectif. En plus de cela, ils veulent nous faire croire que ce mode de transport désengorgerait nos routes…à d’autres ! Évidemment, il s’agit d’un désastre écologique, qui consiste à déranger 300 espèces protégées pour creuser un canal qu’il va falloir alimenter en eau, eau qui ne finit plus de tarir de nos rivières, et qu’il soit suffisamment large avec ses 78 Millions de mètres cubes de terre à excaver à côté de l’Escaut (soit 10 tunnels sous la manche) et ce, pour y faire passer de monstrueuses péniches, vision dégueulasse dont nous nous passons. Merci, mais non merci !

Depuis 1990, le GIEC alerte les politiques institutionnelles sur l’origine humaine du réchauffement climatique. Aucune réponse n’a été à la hauteur, qu’elle vienne de Mitterand, de Chirac, de Sarkozy, de Hollande ou de Macron, voilà ce que vous pouvez attendre du PS et ses alliés, du centre et de la droite.
Les élus RN on vous oublie pas, on vous a vu signer la loi Duplomb en coalition avec LREM cet été.
Autant vous dire qu’en matière de politique écologique, y’a encore tout à faire, vu qu’ils n’ont rien foutu précédemment. Ils n’ont même pas tenu compte des préconisations faites par la Convention Citoyenne sur le climat. Convention qui est une preuve que 150 habitants et habitantes tirés au sort et sensibilisés à des questions de sociétés peuvent élaborer des préconisations démocratiquement à la hauteur des enjeux qui nous attendent tous et toutes. Et nous, nous sommes réduits quotidiennement à culpabiliser quand nous avons mal trié nos déchets, et quand nous devons prendre la voiture dans des zones vidées évidemment de tout transport durable (comme le train), on est trop mignons !

Alors voilà, c’est la rentrée, et à cette occasion Agnès Pannier-Runacher vient nous expliquer que nous sommes sortis de l’économie de l’abondance, et vient nous parler d’ « écologie de guerre ». Elle aussi comme Macron s’approprie un vocabulaire martial qui lui permet de neutraliser tout débat en vue de cristalliser le collectif autour d’un ennemi commun, les énergies fossiles, tout en dissimulant les causes réelles de la crise, c’est-à-dire : le modèle économique du capitalisme qu’ils veulent verdir sans jamais réinterroger les choix d’obsolescence programmée ni ceux de la surconsommation.

En même temps qu’on cherche à nous faire peur, nous devons faire face aux enjeux que représentent par exemple la pénurie d’eau et les migrations de populations qui fuient leur pays parce que ces zones deviennent totalement inhabitables, pour des raisons écologiques comme pour des raisons de guerre. La lutte climatique et la lutte sociale étant intrinsèquement liées, il va de soi pour nous qu’il nous faut accueillir ces populations qui n’ont pas d’autres choix que de fuir. Et nous les Ch’tis qui sommes les garants de l’hospitalité en France, qu’allons-nous proposer à manger et à boire sous la grisaille de nos terrasses à ces futurs voisins et voisines quand il n’y aura plus assez de pluie pour arroser nos champs (nos champs de houblon!) et nos vergers ?

On était déjà fatigués par Roselyne Bachelot en 2003, ministre de l’écologie et du développement durable sous Chirac qui nous recommandait d’aller garer nos voitures à l’ombre… Maintenant on doit se coltiner un appel à la peur lamentable du gouvernement Macroniste. Tout ce qu’ils savent faire sous la présidence de Macron en matière d’écologie, c’est recycler les élus des précédents gouvernements, Roselyne incluse, et ce, peu importe leur couleur politique. De la droite avec Bruno Le Maire et Eric Woerth, au PS avec Manuel Valls, Jean-Marc Ayrault, Jean-Yves Le Drian et François Rebsamen, jusqu’aux Verts avec Barbara Pompili, François de Rugy, Matthieu Orphelin et Nicolas Hulot ! Nous vous laissons apprécier la fiabilité d’EELV en matière d’écologie radicale, quand ils choisissent de finir chez LREM.

Bien entendu, nos élus n’ont pas agis seuls pour nous précipiter dans cette crise écologique. Ils ont facilité le déploiement du capitalisme et de ses représentants : Elon Musk, Mark Zuckerberg, Jeff Bezos, Bernard Arnault, Vincent Bolloré, Pierre-Edouard Stérin, ou encore ici dans la métropole Lilloise les 1400 membres de la famille Mulliez.
Au hasard, prenons les Mulliez… Avec ses groupes Auchan, Decathlon et Adeo (c’est-à-dire Leroy Merlin et compagnie), c’est 52 milliards d’euros de fortune (et un exil fiscal en Belgique au passage), en reprenant les préconisations du Haut Conseil pour le climat : c’est 100 milliards d’euros par an qu’il nous faudrait pour changer de modèle de société afin de protéger notre environnement, et changer nos manières de produire, de consommer, ou encore de nous déplacer. Faites le calcul, les Mulliez ont une fortune qui couvre les frais sur 6 mois, je vous laisse imaginer si on rajoutait celle de Bernard Arnault et de l’infâme raciste Vincent Bolloré. C’est nous qui produisons, pas les détenteurs des capitaux.
Leur impératif de croissance infinie n’a aucun sens dans un monde constitué de ressources elles-mêmes finies. Nous ne voulons plus de leur modèle de société mortifère qui nous place en compétition les uns contre les autres afin de consommer des produits avec des durées d’obsolescence de 2h au mieux à la sortie du carton Temu, quand il ne s’agit pas de produits qui nous intoxiquent jusqu’à ce que mort s’en suive.

A l’Offensive, nous ne cédons pas aux sirènes de la peur, parce que nous sommes municipalistes et communistes libertaires et que nous savons que c’est en se saisissant des questions sociales qu’on se saisit des questions écologiques. Pour ce faire nous avons une perspective qui s’appelle l’écologie sociale, et qui consiste à organiser le double pouvoir dès maintenant. Ce double-pouvoir c’est ensemble que nous l’organisons en installant un mode de démocratie direct via les AG durant lesquelles nous traitons des sujets qui impactent la vie en société allant autant sur des questions d’écologie, d’alimentation, de lutte féministes, antifasciste, que décoloniales. Nous prenons les décisions de l’organisation de la vie en société sur la base d’une personne égale une voix, et nous mandatons celles et ceux qui auront à charge de réaliser le contenu du mandat de façon strictement impérative. Et nos mandats sont révocables.

Proposer une liste municipaliste libertaire et atteindre cette victoire localement a du sens sur le changement de la mairie, mais aussi pour installer des espaces expérimentaux de démocraties directes. Par exemple, nous installerons des régies publiques contrôlées par et pour les habitants et habitantes, et nous créerons des Assemblées Populaires qui permettent de travailler sur tous les points d’attention des changements sociaux. A ce titre, nous vous invitons à participer à nos ateliers gratuits de co-écriture de notre programme politique municipaliste libertaire, élaboré pour les municipales par et avec les habitants et habitantes. Nous aborderons dans ces ateliers l’écologie et l’alimentation, les transports, le logement, la sécurité et les luttes contre les discriminations, l’éducation la culture et la vie nocturne. Le prochain a lieu le Samedi 27 Septembre après-midi au Singe Savant à Lille, vous êtes vivement invités à y participer, il traitera de l’écologie et de l’alimentation. Nous y recevrons un maraicher, une chercheuse en sociologie de l’EHESS, un naturaliste et un militant du groupe local de la Sécurité sociale et de l’alimentation. Comme un genre de petite convention citoyenne qui s’inspire du modèle de celle sur le climat, mais avec nos moyens !

Il est nécessaire pour y parvenir de constituer un mouvement social qui soit organisé pour être perrein. Nous invitons toutes celles et ceux qui se reconnaissent dans notre discours à nous rejoindre, et celles et ceux qui n’ont pas fait leur changement de domiciliation à le faire au plus vite, parce qu’avec les jours qui viennent, nous avons fort à parier qu’en plus du travail de terrain nous aurons à retourner dans les urnes. Ensemble avec le NPA, nous chercherons à construire l’union la plus large possible, et pour ce faire, il est temps de passer à l’Offensive.

Retrouvez l’intégralité des interventions sur notre vidéo Youtube.

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