Face au risque d’arrivée au pouvoir de l’extrême droite, c’est sans hésitation et sans illusion que nous nous sommes engagé·es dans la campagne des législatives. Nos militant·es ont participé, aux côtés du NPA, des insoumis·es et de nombreux autres camarades issu·es d’associations, syndicats, partis de gauche et écologistes à de multiples porte-à-porte, boîtages, tractages et collages. De façon visible ou non, malgré sa jeunesse, l’Offensive a été très active sur Lille et dans la métropole, mais aussi au niveau national.
Après 3 semaines remplies de rencontres, de discussions, et d’engagement de terrain, malgré la déception et la fatigue, nous n’avons aucun regret car les résultats auraient pu être bien pires, ne serait-ce que parce que nous sommes sûr·es d’avoir fait basculer quelques personnes grâce à nos actions. Cette présence sur le terrain est d’ailleurs reconnue par l’extrême-droite, puisqu’une fois de plus, la devanture de notre local a été prise pour cible?
Les résultats auraient pu être bien pires, notamment dans la 1ère circonscription du Nord, où Amy Bah, la candidate dissidente du clan Aubry, s’est maintenue au prétexte de “il n’y a aucun risque RN”. Cette candidature parasite a fait naître doutes et incompréhension chez les électrices et les électeurs. Cette candidature nous aura fait perdre beaucoup d’énergie, mais surtout nous aura empêché·es d’être encore plus présent·es là où le RN fait de plus hauts scores : aux côtés d’Ophélie Delneste dans la 5ème circonscription et la trentaine de communes qu’elle compte, une circonscription où il était possible d’aider Ophélie Delneste et Dorian Vallois (ancien de Cargill), à faire mieux que les beaux 25% obtenus le 30 juin.
Les 8% pris à Aurélien Le Coq l’empêchent d’être élu député au premier tour et permettent au RN – pour la première fois de l’histoire de la 1ère circonscription du Nord – de continuer à propager sa haine pendant 5 jours encore. Les 8% d’Amy Bah vont nous obliger à continuer à mener campagne dans la 1ère circonscription du Nord.
Jusqu’au bout, les barons socialistes nous auront amené·es au bord du précipice. Maintenant que nous y sommes, à Lille comme ailleurs, ils sont prêts à nous pousser dans le dos pour tenter de sauver leur poste et continuer à avoir leur rond de serviette à la table des plateaux télé, pour discuter avec les fascistes et les chiens de garde médiatiques.
Nous n’oublierons ni ne pardonnerons leurs magouilles qui ont permis au FN de s’enraciner à Hénin Beaumont, puis de faire tâche d’huile dans le Pas-de-Calais et partout ailleurs. Nous n’oublierons ni ne pardonnerons aux gouvernements Hollande pour l’ensemble de son œuvre, de l’émergence de Macron, au meurtre de Rémi Fraisse, aux lois sécuritaires menant à un déjà-là fasciste, aux discours racistes de Manuel Valls, à la loi Travail en passant par l’expulsion de Léonarda. Les trahisons de la gauche d’accompagnement nous auront amené·es au crépuscule des espérances.
Dans un souci de survie, nous devons malgré tout nous montrer responsables et nous appliquer à ne pas faire perdre les socio-démocrates face à des candidats fascistes.
Dès demain relevons la tête
Malgré le score dur à avaler de l’extrême-droite, il y a du positif dans les résultats du premier tour : l’effondrement du bloc d’extrême centre ; la disparition progressive de la gauche d’accompagnement. Nous savons qu’avec eux, rien n’est possible. Aussi, face à leurs trahisons locales, nous nous engagerons dès les législatives terminées à leur faire perdre un maximum de municipalités sur le territoire métropolitain, soit par la création de listes 100% communalistes, soit par le soutien aux listes de la gauche de rupture.
Il apparaît que la ligne tenue par la France insoumise, loin d’être un repoussoir, a été un attracteur pour de nouvelles électrices et de nouveaux électeurs. Cette ligne, même dans les endroits où elle est sur le point d’être battue, peut garder la tête haute, notamment au vu des résultats décevants voire catastrophiques des Roussel ou Ruffin. Même si à notre sens, la rupture, portée par la FI, avec la société capitaliste n’est pas assez profonde, elle crée un substrat dans lequel le municipalisme libertaire peut s’épanouir (revitalisation des services publics, défascisation de la police, démocratisation de la société).
Plus que jamais, il nous semble que la seule issue réaliste face au fascisme est l’union des initiatives locales (sociétés coopératives, associations, organisations politiques, syndicats, médias alternatifs) au sein d’une confédération démocratique, dans le but de développer un double pouvoir. Partout où cela est possible il nous faudra créer des espaces fonctionnant de manière pleinement démocratique.
Rejoignons-nous pour créer des coopératives de consommation, des coopératives de production, des maisons médicales, des offices HLM, des services à l’enfance, à la vieillesse, des caisses d’entraide.
N’attendons plus un grand soir hypothétique, nous donnant l’excuse de l’immobilisme et de l’entre-soi, sortons des postures et des mantras. Le macronisme, mais surtout les résultats des européennes et du 1er tour des législatives, constituent une large défaite pour les stratégies mises en place par la gauche radicale (les militant·es organisé·es ou non de la gauche de LFI) ces 20 dernières années.
Faisons table rase, reconstruisons à partir de nos expériences, de nos réseaux. Construisons des exemples, expérimentons, montrons que la solution souhaitable face aux ravages du capitalisme, n’est ni le fascisme, ni les demi-mesures écologiques ou sociales, ni un radicalisme pur.
Pensons printemps ! Semons les territoires d’initiatives radieuses qui ne pourront que donner envie aux territoires adjacents de s’en inspirer et de les faire fleurir chez eux. Si l’herbe est plus verte chez le voisin, copions et appliquons ses méthodes dans notre jardin.
Cela va être probablement long et difficile, dès aujourd’hui il nous faut arrêter de nous défendre et prendre l’initiative.
Le contexte électoral a permis à des organisations aussi diverses que la LFI, le NPA-A, l’Offensive, PEPS voire la gauche de EELV, de trouver en quelques heures un terrain d’entente et de s’unir dans l’action pendant 2 semaines. Cette dynamique est précieuse et il nous faut la conserver. C’est pourquoi, nous appelons ces organisations et bien sûr les organisations sœurs n’ayant pas pris part au NFP (RP ou le NPA-R) à organiser et à mener en commun, quel que soit le résultat final des élections législatives, des Assemblées populaires dans tous les endroits où cela est possible. Nous pourrons ainsi discuter et décider à une personne égale une voix de la meilleure façon de résister au fascisme ou d’imposer aux ministres du NFP de mettre en place les réformes promises et d’aller encore plus loin !
Avant cela, nous continuerons à nous mobiliser partout où des candidat·es de la gauche de rupture peuvent mettre en déroute des candidat·es RN et nous appelons toutes les personnes qui le peuvent à nous rejoindre dans nos actions : boîtage, tractage, porte-à-porte… Chaque geste compte et peut influer sur les résultats de votre circonscription ou de celles alentour. Contactez-nous ou les sections locales des candidat·es encore en lice !
Il n’y a pas d’alternative, passons à l’Offensive.